Le TDAH, c’est quoi ?
Officiellement, le TDAH est défini par 9 critères d’inattention, et 9 critères d’agitation / hyperactivité. Ces critères sont établis par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – 5e édition (DSM-5). Environ 7% des enfants sont atteints de TDAH, et cette proportion serait sensiblement la même dans tous les pays, et probablement même à toutes les époques.
Neurologiquement, le TDAH est sous-tendu par un retard dans la maturation des aires frontales du cerveau. Si on voulait l’expliquer simplement, on pourrait dire que ces zones devraient jouer un rôle de filtre dans le cerveau de l’enfant. Un filtre qui permet de :
- Filtrer les distracteurs autour de l’enfant pour lui permettre de se concentrer sur son travail ou sur l’enseignante qui donne ses explications
- Filtrer les pensées intrusives et envahissantes qui viennent monopoliser l’attention
- Filtrer les envies de se lever, de parler, de bouger lorsque ce n’est pas le temps
- Filtrer l’intensité des réactions émotives de joie, de colère, de douleur et de tristesse par exemple.
Un autre terme qui explique ce rôle de filtre serait : INHIBITION. L’enfant TDAH manque de filtre, et donc manque d’inhibition. L’inhibition permet l’auto-contrôle en bloquant les réactions inappropriées, ou les pensées impertinentes, afin de laisser la place aux comportements plus adéquats et réfléchis, ainsi qu’aux pensées pertinentes à la tâche en cours.
en neuropsychologie
Le TDAH, c’est pour la vie ?
Excellente nouvelle! Les études démontrent de plus en plus que dans plus ou moins 50% des cas de TDAH diagnostiqués dans l’enfance, le trouble s’estompe jusqu’à disparaître complètement, simplement par la maturation du cerveau !
Ainsi, pour un enfant sur deux touché par le TDAH, la condition s'atténuera entre l'adolescence et les années suivantes, dès que les zones frontales du cerveau auront atteint leur maturité complète.
Si un diagnostic est posé dans l’enfance, vous comprendrez donc l’importance de réévaluer la présence ou non du TDAH et plus tard, pour déterminer si les symptômes persistent.
L’importance d’un bon diagnostic
Avant de considérer la prescription de médicaments tels que le Ritalin ou le Concerta pour un enfant montrant des symptômes de TDAH, assurez-vous d'obtenir un diagnostic précis. Les troubles de l'attention en milieu scolaire peuvent découler d'un état émotionnel perturbé, comme l'anxiété, la préoccupation ou la tristesse.
De même, des problèmes d'organisation peuvent résulter de conditions différentes telles que le SDNV, tandis que l'hyperactivité peut être liée au Syndrome de Gilles-de-la-Tourette ou à des troubles oppositionnels.
D'autre part, un enfant ayant connu des retards de développement peut présenter des difficultés de compréhension orale persistantes. Ces enfants, affectés par un trouble du langage réceptif, semblent inattentifs car ils peinent à comprendre des phrases complexes et les explications fournies par leur enseignant.
Une évaluation neuropsychologique exhaustive offre une vision claire de la présence ou non de symptômes d'inattention et/ou d'hyperactivité et en identifie les causes. Cette démarche vise à adapter l'intervention la plus adéquate. Elle joue un rôle préventif en évitant l'attribution erronée de TDAH et la prescription inappropriée de médicaments.
Comment évaluer et poser le diagnostic de TDAH ?
Le diagnostic de TDAH peut être établi en observant simplement l'enfant selon les listes de 9 symptômes d'inattention et de 9 symptômes d'hyperactivité.
Cependant, au cours des dernières années, des organismes comme L’INESS et l’Institut de la Statistique du Québec ont fait ressortir des taux anormalement élevés de diagnostic de TDAH chez les jeunes (principalement chez les adolescents) au Québec. Plus que jamais, il apparaît nécessaire d’utiliser un protocole d’évaluation rigoureux et complet afin d’évaluer le TDAH, et ce, afin d’éviter le surdiagnostic (et donc les faux diagnostics de TDAH).
Au CERC, nous nous assurons d’un processus d’évaluation complet, détaillé et rigoureux, effectué par un/e neuropsychologue. Ce processus comprend les 6 points suivants :
- Réalisation d'une anamnèse avec les parents : Les professionnels rencontrent les parents pour établir une histoire détaillée du développement de l'enfant. Cette étape, essentielle pour comprendre le contexte global, dure généralement 45 minutes.
- Distribution de questionnaires aux parents et enseignants : Ces outils recueillent des informations sur les comportements quotidiens de l'enfant. Ils fournissent des indices précieux, bien que le diagnostic de TDAH ne repose pas exclusivement sur leurs résultats.
- Administration de tests d'attention à l'enfant : Pour évaluer l'attention de manière approfondie, des tests spécifiques sont nécessaires. Ils aident à formuler des recommandations adaptées à chaque situation.
- Évaluation des autres capacités cognitives : À travers ce que l'on appelle un diagnostic différentiel, les professionnels cherchent à comprendre si d'autres troubles, comme ceux du langage ou d'apprentissage, pourraient expliquer les difficultés d'attention. Des tests en neuropsychologie dressent un profil cognitif complet.
- Exploration des aspects psycho-affectifs : Les enfants aux prises avec des troubles affectifs montrent parfois des signes d'inattention similaires à ceux du TDAH. Il est donc crucial d'examiner ces aspects pour ajuster l'intervention.
- Organisation d'une ou deux longues séances d'évaluation : Pour saisir l'étendue des déficits attentionnels, des séances prolongées simulant les conditions d'une journée scolaire sont effectuées. Cela permet d'observer les variations de l'attention de l'enfant dans des conditions réalistes.
Symptômes du TDAH
Difficultés d'Attention (selon le DSM 5, 2013) :
- Manque de précision et erreurs par inattention dans les détails.
- Difficulté à maintenir l'attention dans le travail ou le jeu.
- Ne semble pas écouter lorsqu'on s'adresse directement à lui.
- Ne suit pas les instructions et ne termine pas ses tâches.
- Rencontre des défis d'organisation.
- Répugne ou évite les activités nécessitant une concentration prolongée.
- Égare fréquemment ses affaires personnelles.
- Se distrait aisément par des éléments de l'environnement.
- Oublie régulièrement ses engagements ou tâches.
Hyperactivité et Impulsivité (selon le DSM 5, 2013) :
- Agitation et mouvements fréquents sur son siège.
- Se lève dans des circonstances où rester assis est attendu.
- Activité excessive : court ou grimpe de manière inappropriée (chez l'adolescent ou l'adulte, cela se manifeste par une impatience).
- Difficulté à demeurer tranquille.
- Tendance à parler excessivement.
- Sensation permanente d'être sur le qui-vive ou extrêmement énergique.
- Interruption des questions avant qu'elles ne soient complètement posées.
- Peine à attendre son tour dans les groupes ou les activités.
- Interrompt ou s'immisce souvent dans les conversations ou les jeux d'autrui.
10 Questions sur le TDAH
Pour des réponses claires et bien vulgarisées, basées sur les données de la littérature scientifique, nous vous suggérons fortement ce livre rédigé par notre cher directeur général !
https://www.miditrente.ca/fr/produit/10-questions-sur-le-tdah-chez-l-enfant-et-l-adolescent
Le TDAH chez l'adulte
Bien que sa prévalence chute à 2-3% dans la population, le TDAH existe également à l’âge adulte. Bien que les mêmes critères diagnostiques soient utilisés, on pourrait expliquer simplement le TDAH adulte en 3D : Distractibilité, Désinhibition, et Désorganisation.
Les adultes atteints du TDAH se sentent souvent sous-accomplis au travail. Leurs limites attentionnelles et leurs limites en termes d’organisation et de gestion leur empêche souvent de monter les échelons et d’obtenir des promotions dans l’entreprise. À la maison, l’arrivée des enfants dans le couple peut créer des tensions entre les conjoints, lorsque l’un/e des deux éprouve de la difficulté à rencontrer les nouvelles demandes d’organisation du temps et des tâches imposées par les enfants.
Au CERC, nos neuropsychologues réalisent aussi l'évaluation du TDAH, proposant tests et questionnaires spécifiquement conçus pour les adultes.
Le TDAH et la médication
Pour l’enfant comme pour l’adolescent et l’adulte, il existe maintenant plusieurs options de traitement pharmacologique afin de stimuler l’attention, et d’améliorer l’efficacité du «filtre» au niveau du cerveau. Ce filtre permet d’inhiber les comportements d’hyperactivité et d’impulsivité. Le/la neuropsychologue ne peut prescrire de médication, mais en se basant sur son rapport, le médecin sera mieux outillé et éclairé afin d’établir son plan de traitement. Dans nos bureaux de Laval, le CERC collabore avec Dre Anne-Marie Landry, médecin omnipraticienne, pour les prescriptions et suivis médicaux en TDAH et santé mentale.
Vous avez peut-être plus souvent entendu parler du Ritalin, mais il existe de nombreuses alternatives pour réduire les effets secondaires et améliorer l'efficacité thérapeutique. Les médicaments sont classés en trois catégories :
- Les médicaments à base de méthylphénidate (Ritalin, Concerta, Biphentin et Foquest)
- Les médicaments à base d’amphétamines (Adderall, Vyvanse et Dexedrine)
- Les médicaments dits non-stimulants (Strattera et Intuniv)
Pour plus d’informations sur les différentes médications disponibles au traitement du TDAH, nous vous invitons à consulter ce tableau produit par la Canadian ADHD Resource Alliance (CADDRA) :
https://www.caddra.ca/wp-content/uploads/Nov-2022-Medication-laminate-1.pdf
Pour prendre rendez-vous ou pour toutes questions concernant l'évaluation du TDAH
Nos neuropsychologues
Notre équipe de neuropsychologues à Montréal, Laval et Brossard, composée de professionnels accrédités, offre un accompagnement spécialisé aux individus confrontés à des troubles neurologiques. Nous élaborons des plans d'intervention personnalisés et soutenons les familles dans la promotion du bien-être et de la réussite cognitive.
